18 19 novembre 2011 : Rallye national Lyonnais Monts et Coteaux

[Max]

Les recos : « Leçon d’humilité à table et dans le brouillard »
Vendredi 11 novembre, 8h, Taluyers : je retrouve mon fidèle frère de copilote au bar de Taluyers pour une looooongue journée de recos. Retrouvailles aussi avec nos potes de la N1 Jerem Lacour et Julien Mure,autour d’un café et dans les brumes matinales, après plusieurs mois sans se croiser…
Troisième rallye de notre débutante vie de rallymen, premier national pour nous, et bien plus que la
découverte de loooongues spéciales, c’est surtout notre première fois qu’on reconnait dans le
brouillard. Ça gène énormément (déjà qu’entre notre précédent rallye et ces recos, il s’est passé 5 mois !!) et ça donne des moments plutôt « dingues » du genre :
« Gauche 110+ … Heu… 30m… non… 50m… attend… 100m… put*** j’y vois rien !! … Mets 100m… ou 200m… » Bref… ambiance très « sereine » dans l’auto !
Le repas de midi est l’occasion de partager un vrai moment de rallye, convivial, entre potes, avec 7 équipages réunis à la même table du même restau, toutes classes confondues… Tous les niveaux sont représentés, puisqu’à notre table, en plus de Jerem Lacour, Julien Mure et mon copilote, il y a aussi, entre autres, Julien Saunier, Yves Pezzuti et leurs copilotes…
Vous avez dit « Grande famille », le rallye ?

La journée ne sera pas suffisante pour faire toutes les recos… On y retourne le lendemain, pour reconnaitre l’ES1 de nuit, en troisième passage, à 18h00… et… on rate un changement de direction en pleine spéciale ce qui nous fait modifier quelques notes avant de nous rendre compte de notre erreur ! Sérénité quand tu nous tiens… La confiance dans les notes de la première spéciale en prend un sacré coup… Moi qui n’avais déjà pas confiance dans la route et les conditions météos… Je sens de plus en plus que la première spéciale sera un long chemin de croix à valider pour avoir le droit de passer à la suite...

La préparation de la voiture : « Tout sauf la veille ! »
A la côte roannaise et aux Monts du Lyonnais, la 3ème sautait en permanence à chaque virage à droite. Avant ce rallye, Titine a donc subit un démontage complet de ses dessous affriolants pour étudier en détail ses petits pignons (quelle coquine cette Titine...). La boite a été refaite, tous les synchros changés, les 3ème et 4ème rapports changés et testés par les mécanos. Tout roule… Ouf… je vais pouvoir passer les virages en 3ème avec les deux mains sur le volant… enfin…
Le pare brise, qui avait pris un gravillon à la côte roannaise (sur les 10kg de gravillons qui se sont logés partout sur la voiture pendant ce rallye, il y en a un qui a trouvé malin de fissurer un innocent pare-brise !! Le fourbe…) est changé…
Deux semaines avant le rallye, il ne restait que le pare soleil à remettre en place… Histoire de se la jouer un peu « sport », on le change la veille du rallye à 23h15 (métier prenant et laissant peu de temps libre)… Et puis, de toute façon, le soleil aux Monts et Coteaux… ...



Vendredi matin : vérif administratives et techniques : « On y est ! »
Malgré la morosité des commissaires présents, les vérifs administratives se passent sans souci. Les vérifs techniques aussi, mais dans une ambiance beaucoup plus détendue . Le commissaire nous lâche un « J’vous préviens les jeunes, toutes les voitures que je contrôle, il faut qu’elles rejoignent l’arrivée ! C’est o-bli-ga-toire ! Le rallye est long, jouez l’endurance, faites vous plaisir et pas de folie ! » Tout ça avec une bienveillant sourire paternel… ça fait plaisir ! (A croire que notre stress était visible et que ce vieux briscard à voulu nous rassurer!)
Titine a son autocollant, elle est rangée au parc à 14h.



Vendredi après midi : « L’assistance d’élite »
Excellente surprise avec l’arrivée de notre assistance déjantée qui résume à elle seule ma vision du rallye : des potes, des bières, des éclats de rire, une super ambiance, des bruits de moteurs, … pour les perfs éclatantes, on verra après !! Ces grands dingues d’auvergnats ont carrément ramené le camion d’assistance de Daniel FAVY , champion de France de rallye tout terrain. On a l’air beaucoup plus « pros » maintenant ! Avec tout ce matériel, va falloir assurer !
On s’installe tranquillement au parc. Tente, lumières, lampes frontales (et Leffe…).
La nuit, l’ambiance est vraiment intime, magique. Julien SAUNIER, notre voisin d’assistance, arrive avec sa Clio frappée du numéro 1… Ses mécanos chouchoutent la belle Renault orange, qui avait bien failli ne pas arriver (soucis de crémaillère de direction…). A côté, notre stress monte encore d’un cran, en même temps que la fatigue : nous avions réservé la place d'assistance à 13h, il est maintenant presque 21H30! On s’habille dans le silence et le froid !), déjà concentrés. Nos mécanos, eux, sont plutôt « relax » (l'effet Leffe ? ), et leur joie de vivre nous fait du bien !
Départ pour le parc, avec la boule au ventre. La pression commence à vraiment monter. On va chercher la voiture, on passe sur le podium : « Notre objectif est de rester sur la route, à notre rythme, de ne pas se faire piéger. Sur ce rallye, finir, c’est déjà faire une perf, surtout pour des débutants comme nous ! » Ambitions très… mesurées donc ! On ne fait vraiment pas les malins !
Passage à l’assistance. Les pneus, sont déjà montés (4 tendres T71 Hankook retaillés). La rampe a des faux contacts, et les phares de virage marchent un coup sur deux. Réparation de fortune. Tout finit par marcher… A nous de jouer. Nous partons dans la nuit, sous le regard de la dizaine de personnes qui étaient venus nous encourager. La pression monte encore d’un cran.

Vendredi soir : « Les lumières de la nuit »
On arrive dans Thurins. La liaison s’est passée dans un silence concentré (qui a dit « anxieux » ?) . Et là, première surprise de la soirée : retard d’une heure ! Nous qui partions déjà très tardivement en pleine nuit, nous voilà carrément arrêtés en plein village, à plus de 500m du départ, avec des voitures de rallye garées partout, moteurs éteints ! (Pire que pendant les départs en vacances, la nuit et le froid en plus !). On en profite pour discuter un peu entre pilotes de la N1. On regarde un peu l’avenir de nos Titines, la Twingo R1, qui part devant les N1, et discutons rapidement avec son sympathique pilote.


En bons débutants, on a oublié d’emmener un manteau en cas d’arrêt. On se caille et finit vite par faire nos autistes dans l’AX, avec le chauffage! Heureusement que les colocs sont là pour discuter avec nous et limiter notre stress !
Petit à petit, on arrive au départ, avec les yeux qui piquent de fatigue, le stress envolé, et un engourdissement général à cause de l’attente… Pas facile de se concentrer après une heure à attendre dans une voiture chauffée, dans une ruelle sombre.

5, 4, 3, 2, 1… Go ! Première, seconde, allumage de la rampe (le xénon est merveilleux, la montée en puissance de la rampe semble ne jamais s’arrêter ! Et on y voit comme en plein jour !). Premier freinage sur route bosselée… et vlan ! 30m de blocage de roues ! Pneus froids ! Route froide ! Pilote froid !Tout aurait pu s’arrêter là ! Je relache les freins à temps pour ne pas aller me garer derrière Dimitri Audet, arrêté à gauche au tout début de la spéciale… Il ne le sais peut être pas, mais il est l’un des premiers d’une très longue série d’abandons dans cette ES1 qui va faire beaucoup beaucoup de « victimes »… On vrai slalom nous attend entre les triangles et les voitures arrêtées en bord de route ! (Mention spéciale au commisaire qui agitait une chasuble sans aucune voiture arrêtée derrière ! )
Bref, impossible de trouver un rythme sur cette spéciale tant les « triangles » sont nombreux (et répartis assez régulièrement tout au long des kilomètres !). On roule en « On – Off », au gré des triangles et des autos plus ou moins abimées . On profite assez peu de l’ambiance de course de la nuit, on prend assez peu de plaisir, et on devient vite obsédé par l’idée de se sortir indemnes de cette hécatombe ! La première partie de la spéciale, étroite, sinueuse se passe finalement très bien pour nous en assurant excéssivement (au détriment du plaisir de pilotage, qui disparait complètement derrière l’enjeu).
Les sous bois de la fin de spéciale, avec une route large et grasse, ne sont eux aussi finalement pas si glissants que ça, et pourraient passer beaucoup plus fort, mais on est complètement paralysés par l’envie de finir.
Arrivée de spéciale. Le temps n’est pas bon, mais on est au bout, ouf. Il fera jour demain.

Temps : 6min 51.7, 8ème temps de classe (à 42 secondes du meilleur temps de Val en 9 km !!!!)


Samedi matin :
- Assistance : « Les copains d’abord »

Réveil difficile après une courte nuit, de nouveau assistance avec la team d’auvergnats la plus déjantée de tout le parc, et beaucoup d’amis venus nous encourager. Merci à eux pour le café, les bonbons, les affiches! On change les pneus (on passe en T51 Hankook devant, et on reste en T71 Hankook derrière). On charge Titine à bloc en essence (en bon débutants, on avait très peur de ne pas pouvoir faire la boucle…et on utilisera finalment que la moitié du plein !!). Nous voilà repartis !


- ES 2 : Mornant-Rontalon
Première spéciale de la journée, là aussi avec la volonté de finir avant tout !La première chicane se passe en manœuvrant à fond (il parait qu’un certain monsieur CAMPOS passait presque à fond… De notre côté, on manœuvrait comme pour un créneau !!). On assure à fond, les freinages sont trop tôt et trop forts, la descente étroite et grasse avant l’épingle de début de spéciale se passe en se laissant glisser tranquille en quatrième (de vrais papys !). L’épingle ? Elle, elle ne passe carrément pas. J’ai beau tirer le frein à main, je n’ai pas le talent d’un Jérémy CAMPOS et Titine tire tout droit puis se cale en face des bottes de paille. Marche arrière, manœuvre, et pas de regards pour les spectateurs que j’imagine critiques et un peu moqueurs ! (J’étais l’un d’eux à cet endroit l’année dernière !).
La fin de la spéciale se fait sur un faux rythme.




Après deux rallyes régionaux sous la forme de sprints sous un temps magnifique (voir même un peu trop chaud), j’ai vraiment du mal à rouler sur la défensive tout en assurant des temps corrects. Mon pilotage ressemble plus à de la conduite rapide avec un excès de prudence, et ne nous procure pas plus de plaisir que ça. On va essayer d’améliorer ça dans les spéciales suivantes, l’équipage se remettant progressivement dans le rythme et prenant confiance sur les routes grasses.

Temps : 5min 54.6 , 10ème temps de classe

- ES 3 : Thurins-Yzeron
Par manque de commissaires, cette spéciale se fait en liaison. A l’intérieur de la voiture, l’ambiance est au stress maximum… car quelques gouttes font leur apparition sur notre pare brise (on devait être très beaux à loucher sur ces gouttes avec un visage horrifié !!). On est en slicks, on a pas l’habitude, c’est que le début du rallye... Angoisse dans l’équipage…

- ES 4 :Yzeron-Montromant
Déjà pendant les reconnaissances, cette spéciale était stressante, avec sa descente grasse et large sur un bitume défoncé et plein de plaques noirs suivie par une partie démente en sous bois sur une route étroite et bosselée qui serpente entre les arbres, les prés, voir en plein milieu des cours de fermes !! En spéciale, on assure donc (encore beaucoup trop…)… et on prend encore des valises par toute la classe N1!! (On commence à avoir un sacré nécessaire de voyage, à ce stade là… largement de quoi emmener tout le forum en vacances...). Finalement, cette spéciale est pas si terrible que ça, et la partie étroite est assez agréable, très rapide par moments avec des changements de rythme vraiment sympas! L'alternance de parties hyper rapides et étroites avec des freinages sur route grasse nous apprennent à doser les freins, à affiner les trajectoires, à regarder loin pour anticiper...

Temps : 5min 49.0 , 9ème temps de classe

- ES 5 : Coise- Saint Didier
Toujours quelques gouttes, mais la spéciale précédente nous a rassuré sur la tenue des slicks sous la pluie. Toujours la première partie du rallye, mais les précédente spéciales ont réveillé l’équipage et fait renaître la confiance. On attaque un peu plus, à notre niveau, bien décidés à se faire enfin plaisir. Et quel bonheur ! Ce 22km sont en fait bien trop courts, on câble dans les épingles, on se laisse envoler sur les bosses. Une spéciale si longue permet de se concentrer à fond, d’acquérir des automatismes. En une spéciale, on roule autant qu’en la moitié d’un rallye régional ! Le pied intégral ! On en ressort heureux et détendus ! (Enfin !). L’ambiance est toujours aussi bonne avec Lionel Bouquet qui part quelques voitures devant nous… Vive la N1, pourvu que ça dure !


On apprend aussi à câbler !

Temps : 15min18.2 , 8ème temps de classe

Samedi après midi :
- Assistance : Montage de rampe
On remonte la rampe en intégralité, en prévision d’une fin de journée qui pourrait se finir dans la nuit.
On en profite aussi pour faire un repas équilibré... 2 Schtroumpfs Haribo !
L’assistance est rodée, l’équipage concentré.On repart avec un seul but : finir !

Tout le second tour va se faire avec la rampe... touchette interdite !


- ES 6 : Yzeron-Montromant
De retour dans cette spéciale redoutée, avec la pluie qui augmente. Les commissaires nous mettent en garde contre les derniers virages de l’arrivée, glissante et boueuse (je ne l’ai pas trouvé plus pourrie qu’au tour d’avant… mais les vidéos que je vois depuis semblent montrer le contraire !). On assure quand même, encore plus qu’au tour d’avant. Et j’aperçois la jolie 106 Orange d’Aurélien HUSSER posée à côté de l’arrivée… (Pensée pour cet ancien du challenge N1 qui a plié sa Titine dans un tonneau en fin de cet ES. Bon courage pour le remontage !)


Temps : 6min 01.4 , 8ème temps de classe

- ES 7 : Coise- Saint Didier
On reprend avec plaisir le départ de cette longue spéciale. Les pneus arrière, très tendres, chauffent beaucoup. L’arrière se balade plusieurs fois, la pluie tombe. Le chrono s’en ressent. On améliore pas, bien au contraire ! Mais le plaisir est toujours là et les photos sont belles. Mention spéciale à notre assistance, qui nous salue à Sainte Catherine…en étant monté dans les arbres et sur les poubelles (‘Sont fous ces auvergnats !)!!




Oui, mon assistance a de vrais dons pour la photo...

Temps : 15min 33.6 , 6ème temps de classe, avec une superbe bagarre en N1


- ES 8 : Mornant- Rontalon
Très bonne surprise au départ de cette spéciale car on fait la connaissance de Romcy, « en vrai », et de son paternel. Vivement le rallye du Gier pour qu’on se retrouve entre débutant de la N1 avec le très sympathique pilote de la 205!
Mauvaise surprise en voyant l’organisation demander à Lionel BOUQUET d’enlever sa caméra embarquée qu’il avait « ventousé » sur son toit (« pas d’objet risquant de devenir des projectiles » d’après le directeur de course…)… Pas content le Lionel, et y avait de quoi. On compatit !
La spéciale se passe un peu mieux que le matin, l’épingle se câble bien (l’entrainement de la longue spéciale porte ses fruits !) même si on tricote avec la boite pour repartir ! La fin de la spéciale se fait en confiance, mais prudemment, surtout dans les sous-bois. On prend encore des valises de secondes (on ne sait plus où les mettre ces secondes, arrêtez de nous en envoyer!), mais on s’en fout, on est toujours et encore dans la course, et à une spéciale du but !

Temps : 6min 18.8, 7ème temps de classe

- ES 9 : Thurins-Yzeron
La boucle est bouclé avec cette dernière spéciale, de nuit, sur les lieux de la première de la veille. La pluie s’est invitée. On assure encore plus qu’à aucun autre moment du rallye, la boule au ventre. Les freinages sont volontairement très précoces.. On se traine en retenant notre souffle, essuie glace en marche.

Temps : 7 min 11.0, 5ème temps de classe

Et à la fin de cette spéciale, c’est la libération ! On l’a fait ! On a finit notre premier national ! Et pas un facile en plus ! On est à des années lumières des autres (surtout des deux avions de tête !!), mais on est les rois du monde !

Au podium on apprend qu’on est 6ème de classe ! Le bonheur est total !
La fin de soirée est bien arrosée, après que notre assistance de choc ait une fois de plus mis le feu à la buvette !

Merci à mon copilote d’élite, qui a assuré tout le week end ! Tu gères , le frère !!

Merci à notre assistance et à nos « fans » :
- Du garage Cluzel : Flo, Aymeric, Roxanne, et Yannick… pour les conseils, et l’aide à l’assistance.
- A François, pour la pare soleil et l’ambiance sur les recos et autour…
- A la team « Auvergne » : David, Fabien, Patrick et Solid’… pour ce week end de folie, les coucou dans les arbres, le boulot nickel sur la voiture, les chansons de Ptrick Bruel à 2h30 du matin samedi soir… à Sylvain pour son soutien indéféctible tout au long de la saison.
- Aux colocs : Tétine, Zouzou, Milou pour les affiches « Roule chaton ! », Aurélie pour l’hébergement et la pink attitude, Géraldine pour ses photos de m**** et ses photos réussies, Sophie, Dimitri pour son soutien sur chaque rallye.
- A Virginie et Laure, pour avoir bravé le froid !
- A notre père, grand chef de l’assistance la plus turbulente du parc !
- A tous les autres de la N1, pour cette ambiance imbattable !

Toutes nos félicitations aux deux avions Jeremy CAMPOS et Valentin BRUCHON ! Vous êtes des grands malades avec un talent de ouf ! Bien joué Jeremy, t’as fait triomphé le chevrons ! Et merci pour ta gentillesse et ta demande de nouvelles en quittant le parc, le soir !
Bravo à Jerem LACOUR et à son copilote Julien MURE ! Vous méritez votre 3ème place dans ce rallye très difficile ! En espérant qu’on pourra se refaire une assistance commune très bientôt !

A l’année prochaine !

[damien]

Les recos : « Leçon d’humilité à table et dans le brouillard »
Vendredi 11 novembre, 8h, Taluyers : je retrouve mon fidèle frère de copilote au bar de Taluyers pour une looooongue journée de recos. Retrouvailles aussi avec nos potes de la N1 Jerem Lacour et Julien Mure,autour d’un café et dans les brumes matinales, après plusieurs mois sans se croiser…
Troisième rallye de notre débutante vie de rallymen, premier national pour nous, et bien plus que la
découverte de loooongues spéciales, c’est surtout notre première fois qu’on reconnait dans le
brouillard. Ça gène énormément (déjà qu’entre notre précédent rallye et ces recos, il s’est passé 5 mois !!) et ça donne des moments plutôt « dingues » du genre :
« Gauche 110+ … Heu… 30m… non… 50m… attend… 100m… put*** j’y vois rien !! … Mets 100m… ou 200m… » Bref… ambiance très « sereine » dans l’auto !
Le repas de midi est l’occasion de partager un vrai moment de rallye, convivial, entre potes, avec 7 équipages réunis à la même table du même restau, toutes classes confondues… Tous les niveaux sont représentés, puisqu’à notre table, en plus de Jerem Lacour, Julien Mure et mon copilote, il y a aussi, entre autres, Julien Saunier, Yves Pezzuti et leurs copilotes…
Vous avez dit « Grande famille », le rallye ?

La journée ne sera pas suffisante pour faire toutes les recos… On y retourne le lendemain, pour reconnaitre l’ES1 de nuit, en troisième passage, à 18h00… et… on rate un changement de direction en pleine spéciale ce qui nous fait modifier quelques notes avant de nous rendre compte de notre erreur ! Sérénité quand tu nous tiens… La confiance dans les notes de la première spéciale en prend un sacré coup… Moi qui n’avais déjà pas confiance dans la route et les conditions météos… Je sens de plus en plus que la première spéciale sera un long chemin de croix à valider pour avoir le droit de passer à la suite...

La préparation de la voiture : « Tout sauf la veille ! »
A la côte roannaise et aux Monts du Lyonnais, la 3ème sautait en permanence à chaque virage à droite. Avant ce rallye, Titine a donc subit un démontage complet de ses dessous affriolants pour étudier en détail ses petits pignons (quelle coquine cette Titine...). La boite a été refaite, tous les synchros changés, les 3ème et 4ème rapports changés et testés par les mécanos. Tout roule… Ouf… je vais pouvoir passer les virages en 3ème avec les deux mains sur le volant… enfin…
Le pare brise, qui avait pris un gravillon à la côte roannaise (sur les 10kg de gravillons qui se sont logés partout sur la voiture pendant ce rallye, il y en a un qui a trouvé malin de fissurer un innocent pare-brise !! Le fourbe…) est changé…
Deux semaines avant le rallye, il ne restait que le pare soleil à remettre en place… Histoire de se la jouer un peu « sport », on le change la veille du rallye à 23h15 (métier prenant et laissant peu de temps libre)… Et puis, de toute façon, le soleil aux Monts et Coteaux… ...



Vendredi matin : vérif administratives et techniques : « On y est ! »
Malgré la morosité des commissaires présents, les vérifs administratives se passent sans souci. Les vérifs techniques aussi, mais dans une ambiance beaucoup plus détendue . Le commissaire nous lâche un « J’vous préviens les jeunes, toutes les voitures que je contrôle, il faut qu’elles rejoignent l’arrivée ! C’est o-bli-ga-toire ! Le rallye est long, jouez l’endurance, faites vous plaisir et pas de folie ! » Tout ça avec une bienveillant sourire paternel… ça fait plaisir ! (A croire que notre stress était visible et que ce vieux briscard à voulu nous rassurer!)
Titine a son autocollant, elle est rangée au parc à 14h.



Vendredi après midi : « L’assistance d’élite »
Excellente surprise avec l’arrivée de notre assistance déjantée qui résume à elle seule ma vision du rallye : des potes, des bières, des éclats de rire, une super ambiance, des bruits de moteurs, … pour les perfs éclatantes, on verra après !! Ces grands dingues d’auvergnats ont carrément ramené le camion d’assistance de Daniel FAVY , champion de France de rallye tout terrain. On a l’air beaucoup plus « pros » maintenant ! Avec tout ce matériel, va falloir assurer !
On s’installe tranquillement au parc. Tente, lumières, lampes frontales (et Leffe…).
La nuit, l’ambiance est vraiment intime, magique. Julien SAUNIER, notre voisin d’assistance, arrive avec sa Clio frappée du numéro 1… Ses mécanos chouchoutent la belle Renault orange, qui avait bien failli ne pas arriver (soucis de crémaillère de direction…). A côté, notre stress monte encore d’un cran, en même temps que la fatigue : nous avions réservé la place d'assistance à 13h, il est maintenant presque 21H30! On s’habille dans le silence et le froid !), déjà concentrés. Nos mécanos, eux, sont plutôt « relax » (l'effet Leffe ? ), et leur joie de vivre nous fait du bien !
Départ pour le parc, avec la boule au ventre. La pression commence à vraiment monter. On va chercher la voiture, on passe sur le podium : « Notre objectif est de rester sur la route, à notre rythme, de ne pas se faire piéger. Sur ce rallye, finir, c’est déjà faire une perf, surtout pour des débutants comme nous ! » Ambitions très… mesurées donc ! On ne fait vraiment pas les malins !
Passage à l’assistance. Les pneus, sont déjà montés (4 tendres T71 Hankook retaillés). La rampe a des faux contacts, et les phares de virage marchent un coup sur deux. Réparation de fortune. Tout finit par marcher… A nous de jouer. Nous partons dans la nuit, sous le regard de la dizaine de personnes qui étaient venus nous encourager. La pression monte encore d’un cran.

Vendredi soir : « Les lumières de la nuit »
On arrive dans Thurins. La liaison s’est passée dans un silence concentré (qui a dit « anxieux » ?) . Et là, première surprise de la soirée : retard d’une heure ! Nous qui partions déjà très tardivement en pleine nuit, nous voilà carrément arrêtés en plein village, à plus de 500m du départ, avec des voitures de rallye garées partout, moteurs éteints ! (Pire que pendant les départs en vacances, la nuit et le froid en plus !). On en profite pour discuter un peu entre pilotes de la N1. On regarde un peu l’avenir de nos Titines, la Twingo R1, qui part devant les N1, et discutons rapidement avec son sympathique pilote.


En bons débutants, on a oublié d’emmener un manteau en cas d’arrêt. On se caille et finit vite par faire nos autistes dans l’AX, avec le chauffage! Heureusement que les colocs sont là pour discuter avec nous et limiter notre stress !
Petit à petit, on arrive au départ, avec les yeux qui piquent de fatigue, le stress envolé, et un engourdissement général à cause de l’attente… Pas facile de se concentrer après une heure à attendre dans une voiture chauffée, dans une ruelle sombre.

5, 4, 3, 2, 1… Go ! Première, seconde, allumage de la rampe (le xénon est merveilleux, la montée en puissance de la rampe semble ne jamais s’arrêter ! Et on y voit comme en plein jour !). Premier freinage sur route bosselée… et vlan ! 30m de blocage de roues ! Pneus froids ! Route froide ! Pilote froid !Tout aurait pu s’arrêter là ! Je relache les freins à temps pour ne pas aller me garer derrière Dimitri Audet, arrêté à gauche au tout début de la spéciale… Il ne le sais peut être pas, mais il est l’un des premiers d’une très longue série d’abandons dans cette ES1 qui va faire beaucoup beaucoup de « victimes »… On vrai slalom nous attend entre les triangles et les voitures arrêtées en bord de route ! (Mention spéciale au commisaire qui agitait une chasuble sans aucune voiture arrêtée derrière ! )
Bref, impossible de trouver un rythme sur cette spéciale tant les « triangles » sont nombreux (et répartis assez régulièrement tout au long des kilomètres !). On roule en « On – Off », au gré des triangles et des autos plus ou moins abimées . On profite assez peu de l’ambiance de course de la nuit, on prend assez peu de plaisir, et on devient vite obsédé par l’idée de se sortir indemnes de cette hécatombe ! La première partie de la spéciale, étroite, sinueuse se passe finalement très bien pour nous en assurant excéssivement (au détriment du plaisir de pilotage, qui disparait complètement derrière l’enjeu).
Les sous bois de la fin de spéciale, avec une route large et grasse, ne sont eux aussi finalement pas si glissants que ça, et pourraient passer beaucoup plus fort, mais on est complètement paralysés par l’envie de finir.
Arrivée de spéciale. Le temps n’est pas bon, mais on est au bout, ouf. Il fera jour demain.

Temps : 6min 51.7, 8ème temps de classe (à 42 secondes du meilleur temps de Val en 9 km !!!!)


Samedi matin :
- Assistance : « Les copains d’abord »

Réveil difficile après une courte nuit, de nouveau assistance avec la team d’auvergnats la plus déjantée de tout le parc, et beaucoup d’amis venus nous encourager. Merci à eux pour le café, les bonbons, les affiches! On change les pneus (on passe en T51 Hankook devant, et on reste en T71 Hankook derrière). On charge Titine à bloc en essence (en bon débutants, on avait très peur de ne pas pouvoir faire la boucle…et on utilisera finalment que la moitié du plein !!). Nous voilà repartis !


- ES 2 : Mornant-Rontalon
Première spéciale de la journée, là aussi avec la volonté de finir avant tout !La première chicane se passe en manœuvrant à fond (il parait qu’un certain monsieur CAMPOS passait presque à fond… De notre côté, on manœuvrait comme pour un créneau !!). On assure à fond, les freinages sont trop tôt et trop forts, la descente étroite et grasse avant l’épingle de début de spéciale se passe en se laissant glisser tranquille en quatrième (de vrais papys !). L’épingle ? Elle, elle ne passe carrément pas. J’ai beau tirer le frein à main, je n’ai pas le talent d’un Jérémy CAMPOS et Titine tire tout droit puis se cale en face des bottes de paille. Marche arrière, manœuvre, et pas de regards pour les spectateurs que j’imagine critiques et un peu moqueurs ! (J’étais l’un d’eux à cet endroit l’année dernière !).
La fin de la spéciale se fait sur un faux rythme.




Après deux rallyes régionaux sous la forme de sprints sous un temps magnifique (voir même un peu trop chaud), j’ai vraiment du mal à rouler sur la défensive tout en assurant des temps corrects. Mon pilotage ressemble plus à de la conduite rapide avec un excès de prudence, et ne nous procure pas plus de plaisir que ça. On va essayer d’améliorer ça dans les spéciales suivantes, l’équipage se remettant progressivement dans le rythme et prenant confiance sur les routes grasses.

Temps : 5min 54.6 , 10ème temps de classe

- ES 3 : Thurins-Yzeron
Par manque de commissaires, cette spéciale se fait en liaison. A l’intérieur de la voiture, l’ambiance est au stress maximum… car quelques gouttes font leur apparition sur notre pare brise (on devait être très beaux à loucher sur ces gouttes avec un visage horrifié !!). On est en slicks, on a pas l’habitude, c’est que le début du rallye... Angoisse dans l’équipage…

- ES 4 :Yzeron-Montromant
Déjà pendant les reconnaissances, cette spéciale était stressante, avec sa descente grasse et large sur un bitume défoncé et plein de plaques noirs suivie par une partie démente en sous bois sur une route étroite et bosselée qui serpente entre les arbres, les prés, voir en plein milieu des cours de fermes !! En spéciale, on assure donc (encore beaucoup trop…)… et on prend encore des valises par toute la classe N1!! (On commence à avoir un sacré nécessaire de voyage, à ce stade là… largement de quoi emmener tout le forum en vacances...). Finalement, cette spéciale est pas si terrible que ça, et la partie étroite est assez agréable, très rapide par moments avec des changements de rythme vraiment sympas! L'alternance de parties hyper rapides et étroites avec des freinages sur route grasse nous apprennent à doser les freins, à affiner les trajectoires, à regarder loin pour anticiper...

Temps : 5min 49.0 , 9ème temps de classe

- ES 5 : Coise- Saint Didier
Toujours quelques gouttes, mais la spéciale précédente nous a rassuré sur la tenue des slicks sous la pluie. Toujours la première partie du rallye, mais les précédente spéciales ont réveillé l’équipage et fait renaître la confiance. On attaque un peu plus, à notre niveau, bien décidés à se faire enfin plaisir. Et quel bonheur ! Ce 22km sont en fait bien trop courts, on câble dans les épingles, on se laisse envoler sur les bosses. Une spéciale si longue permet de se concentrer à fond, d’acquérir des automatismes. En une spéciale, on roule autant qu’en la moitié d’un rallye régional ! Le pied intégral ! On en ressort heureux et détendus ! (Enfin !). L’ambiance est toujours aussi bonne avec Lionel Bouquet qui part quelques voitures devant nous… Vive la N1, pourvu que ça dure !


On apprend aussi à câbler !

Temps : 15min18.2 , 8ème temps de classe

Samedi après midi :
- Assistance : Montage de rampe
On remonte la rampe en intégralité, en prévision d’une fin de journée qui pourrait se finir dans la nuit.
On en profite aussi pour faire un repas équilibré... 2 Schtroumpfs Haribo !
L’assistance est rodée, l’équipage concentré.On repart avec un seul but : finir !

Tout le second tour va se faire avec la rampe... touchette interdite !


- ES 6 : Yzeron-Montromant
De retour dans cette spéciale redoutée, avec la pluie qui augmente. Les commissaires nous mettent en garde contre les derniers virages de l’arrivée, glissante et boueuse (je ne l’ai pas trouvé plus pourrie qu’au tour d’avant… mais les vidéos que je vois depuis semblent montrer le contraire !). On assure quand même, encore plus qu’au tour d’avant. Et j’aperçois la jolie 106 Orange d’Aurélien HUSSER posée à côté de l’arrivée… (Pensée pour cet ancien du challenge N1 qui a plié sa Titine dans un tonneau en fin de cet ES. Bon courage pour le remontage !)


Temps : 6min 01.4 , 8ème temps de classe

- ES 7 : Coise- Saint Didier
On reprend avec plaisir le départ de cette longue spéciale. Les pneus arrière, très tendres, chauffent beaucoup. L’arrière se balade plusieurs fois, la pluie tombe. Le chrono s’en ressent. On améliore pas, bien au contraire ! Mais le plaisir est toujours là et les photos sont belles. Mention spéciale à notre assistance, qui nous salue à Sainte Catherine…en étant monté dans les arbres et sur les poubelles (‘Sont fous ces auvergnats !)!!




Oui, mon assistance a de vrais dons pour la photo...

Temps : 15min 33.6 , 6ème temps de classe, avec une superbe bagarre en N1


- ES 8 : Mornant- Rontalon
Très bonne surprise au départ de cette spéciale car on fait la connaissance de Romcy, « en vrai », et de son paternel. Vivement le rallye du Gier pour qu’on se retrouve entre débutant de la N1 avec le très sympathique pilote de la 205!
Mauvaise surprise en voyant l’organisation demander à Lionel BOUQUET d’enlever sa caméra embarquée qu’il avait « ventousé » sur son toit (« pas d’objet risquant de devenir des projectiles » d’après le directeur de course…)… Pas content le Lionel, et y avait de quoi. On compatit !
La spéciale se passe un peu mieux que le matin, l’épingle se câble bien (l’entrainement de la longue spéciale porte ses fruits !) même si on tricote avec la boite pour repartir ! La fin de la spéciale se fait en confiance, mais prudemment, surtout dans les sous-bois. On prend encore des valises de secondes (on ne sait plus où les mettre ces secondes, arrêtez de nous en envoyer!), mais on s’en fout, on est toujours et encore dans la course, et à une spéciale du but !

Temps : 6min 18.8, 7ème temps de classe

- ES 9 : Thurins-Yzeron
La boucle est bouclé avec cette dernière spéciale, de nuit, sur les lieux de la première de la veille. La pluie s’est invitée. On assure encore plus qu’à aucun autre moment du rallye, la boule au ventre. Les freinages sont volontairement très précoces.. On se traine en retenant notre souffle, essuie glace en marche.

Temps : 7 min 11.0, 5ème temps de classe

Et à la fin de cette spéciale, c’est la libération ! On l’a fait ! On a finit notre premier national ! Et pas un facile en plus ! On est à des années lumières des autres (surtout des deux avions de tête !!), mais on est les rois du monde !

Au podium on apprend qu’on est 6ème de classe ! Le bonheur est total !
La fin de soirée est bien arrosée, après que notre assistance de choc ait une fois de plus mis le feu à la buvette !

Merci à mon copilote d’élite, qui a assuré tout le week end ! Tu gères , le frère !!

Merci à notre assistance et à nos « fans » :
- Du garage Cluzel : Flo, Aymeric, Roxanne, et Yannick… pour les conseils, et l’aide à l’assistance.
- A François, pour la pare soleil et l’ambiance sur les recos et autour…
- A la team « Auvergne » : David, Fabien, Patrick et Solid’… pour ce week end de folie, les coucou dans les arbres, le boulot nickel sur la voiture, les chansons de Ptrick Bruel à 2h30 du matin samedi soir… à Sylvain pour son soutien indéféctible tout au long de la saison.
- Aux colocs : Tétine, Zouzou, Milou pour les affiches « Roule chaton ! », Aurélie pour l’hébergement et la pink attitude, Géraldine pour ses photos de m**** et ses photos réussies, Sophie, Dimitri pour son soutien sur chaque rallye.
- A Virginie et Laure, pour avoir bravé le froid !
- A notre père, grand chef de l’assistance la plus turbulente du parc !
- A tous les autres de la N1, pour cette ambiance imbattable !

Toutes nos félicitations aux deux avions Jeremy CAMPOS et Valentin BRUCHON ! Vous êtes des grands malades avec un talent de ouf ! Bien joué Jeremy, t’as fait triomphé le chevrons ! Et merci pour ta gentillesse et ta demande de nouvelles en quittant le parc, le soir !
Bravo à Jerem LACOUR et à son copilote Julien MURE ! Vous méritez votre 3ème place dans ce rallye très difficile ! En espérant qu’on pourra se refaire une assistance commune très bientôt !

A l’année prochaine !

bravo les gars pour votre rallye ca a fait plaisir de vous revoir car vous etes super sympa et toujours avec le sourir meme si maintenant nous ne somme plus dans la meme classe ca ne change rien vivement 2012 damien